samedi 23 avril 2011

Désinformation ou l'évolution d'une arme étatique, financière et commerciale



Il est assez difficile d'évaluer avec exactitude le sens du terme « désinformation », surtout parce que son sens est variable selon qui l'emploie.
Il faut néanmoins savoir que ce terme est proche de ce qu'on nomme – à torts ou à raisons- la propagande.
Avant d'aller plus loin, je préfère l'illustrer d'ores et déjà, pour que tout le monde puisse en avoir une idée concrète. Il s'agit en fait tout simplement d'une interprétation volontaire ou non, mais qui combine les actions de plusieurs personnes. Pour une seule information dans son état brut, nous avons l'auteur, celui que nous nommerons l'intercepteur, l'acheteur qui peut être lui-même le metteur en scène ou faire appel à lui, et il y a le spectateur qui par la suite peut à son tour la retranscrire et jouer le metteur en scène. En quelque sorte ce qu'on appelle communément « un téléphone arabe », qui ne garantit en aucun cas la possibilité d'avoir accès à l'information initiale, si ce n'est d'en être l'auteur ou un témoin direct; encore que, ces mêmes rôles peuvent consciemment ou non, altérer cette même information.
Cela pourrait donc sembler un combat en vain, puisque le résultat n'est jamais certain. Néanmoins, pouvoir regarder les informations avec plus de recul, serait déjà l'assurance de ne plus rester crédule face aux affirmations des gouvernements en place, des multinationales bien plus influentes dans nos vies qu'on ne le croit.
Finalement, sans en attendre forcément un résultat probant, se battre pour la vérité, ne serait-ce pas déjà une libération?





L'un des premiers à révéler l'existence de la désinformation en 1982 est Vladimir Volkoff, il en dit ceci « La désinformation est une manipulation de l'opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés. » Sa définition est d'autant plus intéressante lorsque l'on connait son implication dans la SDECE, qui est en fait depuis 1982 toujours, ce qu'on appelle aujourd'hui la DGSE, ou plus communément les services secrets français. Il n'évalue donc pas la publicité comme un outil de désinformation, puisque sans finalités politiques.

Oui mais voilà, depuis 1982 les temps ont bien changé. Il n'est plus question des mêmes intérêts pour les corps politiques: les ressources diminuent, les dettes s'amoncellent, la population augmente, et la course à l'enrichissement est bien plus ardue qu'il y a 30 ans.

Il existe aujourd'hui des armes aux mains de nos dirigeants qu'on ne soupçonne pas, des armes bien plus compromettantes que mortelles mais qui peuvent néanmoins vous manipuler d'une telle façon que cela en est insoupçonnable; à moins de décider de voir plutôt que se laisser montrer.



C'est pour cela que nous sommes là, non pas vous montrer la vérité - nous ne la connaissons pas plus que vous – mais au moins susciter chez vous la volonté de voir plus loin que ce qu'on veut vous faire voir.
Aujourd'hui la désinformation n'est plus l'unique fait de régimes totalitaires comme on a pu l'étudier à l'école, aujourd'hui la désinformation défile devant vos yeux sans que vous en preniez conscience.
Aujourd'hui c'est vous afficher dans le métro des voyages peu chers pour le Maghreb durant les révolutions arabes pour minimiser les faits, c'est vous faire regarder des spots publicitaires rassurants d'Areva en pleine catastrophe nucléaire, et enfin c'est un discours de Nicolas Sarkozy clamant son soutien au peuple lybien alors que l'armée française les bombarde pour sécuriser les bases pétrolières sur place.

La désinformation, c'est purement et simplement l'intoxication de votre esprit afin de vous diriger dans une certaine direction plutôt qu'une autre, celle de votre propre volonté.



Mais c'est bien plus compliqué que cela encore dans la mesure où nous désinformer n'est pas du fait d'une seule personne, mais de plusieurs entités ou organismes, combattant chacun pour leurs intérêts, mais certainement pas pour les nôtres. Le confort est donc maximal pour eux, puisqu'il est impossible de désigner un coupable distinct.



Il faut donc également savoir que la désinformation s'opère de plusieurs façons et qui n'impliquent par forcément une visée consciente ou un complot – terme très utilisé depuis le 11 Septembre 2001.
A vrai dire, là est tout le problème, car la désinformation vient de partout et sous différentes formes, mais une désinformation « planifiée » existe bel et bien, principalement opérée par les influences des autorités étatiques, les groupes financiers et industriels, les lobbys, avec ou sans la complicité des responsables médiatiques. L'un des plus grands exemples de corruption médiatique est sans nul doute Rupert Murdoch, l'australien détenteur de The Times, The sun et Fox News, actionnaire de bien plus que ces trois grands noms médiatiques, proche de Tony Blair et George W. Bush qui ont toujours pu avoir des éloges subliminaux ou non dans les médias grâce à lui.



Mais la désinformation peut aussi être moins flagrante, latente et banalisée, c'est le cas notamment lorsque s'exerce une autocensure ou une préférence pour des sujets promotionnels à motifs politiques ou commerciaux, bien souvent dans le simple intérêt d'une course à l'audimat. Autrement dit, on nous montre ce qu'on veut bien voir, ou du moins ce qu'on nous fait croire vouloir voir.



Soyons honnêtes, surtout dans le monde occidental qui est le nôtre, qui voudrait voir des peuples mourir de faim alors que des multinationales y récoltent le bois pour nous vendre des rames de papier ou des meubles design? Qui voudrait savoir que le président élu par la majorité d'entre nous a pu réaliser une campagne électorale efficace grâce au financement fallacieux de grands groupes financiers ou de dictateurs? Personne. Il est tellement plus simple de ne pas se poser de questions, de vivre nos vies comme on croit devoir la vivre, consommer, accumuler les richesses pour espérer une place dans cette société.
Mais si la société s'écroule un jour, c'est toute une population qui s'écroulera avec: vous, moi, eux... Mais certainement pas les auteurs de la chute, ceux qui nous gouvernent.

Est-ce que les gouvernements occidentaux aujourd'hui continuent de jouer leur rôle initial, celui de nous protéger et de nous soutenir? N'est-il pas aujourd'hui pour eux davantage plus important de tenir la compétition dans la course à l'armement, à l'enrichissement, aux ressources? Aujourd'hui le peuple n'est-il pas plus qu'une masse destinée à servir les intérêts de millionnaires aspirant à devenir milliardaires, à consommer l'inutilité que des multinationales produisent au prix de la pérennité de la planète et de la dignité de populations entières dans le Tiers-Monde?

Une seule alternative pour ceux que cela dérange: ouvrir l'œil et le bon.

Maurine Taenia



2 commentaires:

Thomas a dit…

Chouette article ! c'est le combat principal !! Faut que les gens puissent se faire leurs propres avis sur le monde dans lequel ils vivent ! Encore un exemple parfait avec se qu'il vient de se passer avec Ben Laden, en une journée de matraquage médiatique , l'opinion publique c'est formaté a l'idée voulu !!
Il suffit de voir les nouvelles chaînes d'infos (qui n'en sont pas d’ailleurs) comme I-télé , BFMtv ... qui vous passent le même bloque d'info en continu toutes les 10 min ! c'est de la lobotomie pure et simple . Ou encore les journaux gratuits type 20 min, si c'est gratuit , c'est forcément qu'il y a une raison ...

Ps: je trouve le début de l'article un peut lourd à lire (l'illustration de la propagande) ;)

Vigilance Informative a dit…

Je te l'accorde, j'aurais pu l'alléger de ce passage, ou le formuler de manière moins didactique. Il m'est apparu pourtant nécessaire de bien l'expliquer, tout le monde n'a pas une idée aussi aiguisée que toi sur le sujet.

Pour ce qui est de Ben Laden, je pense qu'un article en sera fait dans la semaine, tu auras donc notre avis sur la question. :)

Maurine Taenia